Cela ne surprendra personne, pour qu’un EHPAD fonctionne bien, il faut suffisamment de personnel et un encadrement bien formé. Concernant l’équilibre économique (parfois difficile à atteindre) il semble que la qualité de la prise en charge et les coopérations avec les acteurs du territoire soient des facteurs clés. En d’autres termes, une bonne gestion de l’existant est à privilégier.
Concernant les coopérations externes, la majorité se construit entre établissements d’hébergement : la relation avec les acteurs du domicile reste encore sous-exploitée de même que les accueils communs personnes âgées dépendantes et personnes handicapées vieillissantes. Cela s’explique en partie par des taux d’occupation plutôt élevés.
Concernant l’avenir, bien sûr la diversification de l’offre est plébiscitée (filières gérontologiques, innovations et meilleure segmentation de l’offre). Les coopérations de proximité et non formalisées prennent de plus en plus de poids.
Les spécialisations de l’offre (établissements tout Alzheimer, par exemple) semblent marquer les pas pour 3 raisons : épuisement des personnels, conflits avec les familles et taux d’occupations instables dans la durée.
La possibilité, par ailleurs, que les GHT jouent un rôle de coordination des différents intervenants est également évoquée puisqu’aucun opérateur ne dispose de tous les services et toutes les solutions pour répondre aux parcours de soins des personnes âgées sur un territoire.
Le risque majeur de cette option est que services et équipes de métiers différents collaborent ensemble avec peu d’efficacité.
Les synergies entre l’activité hébergement et services à domicile (concept d’EHPAD hors les murs) seront un facteur de diversification important, quoiqu’il en soit. L’on ne sait encore dire si les CPOM contribueront efficacement au décloisonnement.
Evolution des besoins en personnel : elle s’impose (IDE et AS) mais aussi kinésithérapeutes, dentistes, animateurs en grande majorité. Ce besoin s’établit entre 8 et 10%. Assez curieusement, le recours au bénévolat « professionnalisé » ne semble pas une priorité, contrairement à d’autres pays de l’OCDE (Belgique, Canada, Suisse,…) et n’apparaît pas encore comme un levier important de la qualité de vie. La capacité à trouver des financements nouveaux n’apparaît pas non plus comme une priorité.
La concentration des établissements s’intensifiera dans les 10 années à venir. La part du secteur privé non lucratif devrait frôler les 30% et les 70% restant à peu près à parts égales entre secteur public et privé lucratif.
Une question n’est pas tranchée : le lien entre détention des murs et performances économiques. Une courte majorité se dessine pour estimer que la propriété des murs est plus favorable à la performance économique.
Ces cinq dernières années les travaux de réhabilitations menés dans les EHPAD ont impacté les tarifs d’hébergement de 11% en moyenne (tous secteurs confondus).
La place des EHPAD dans 10 ans ?
L’EHPAD semble avoir le potentiel d’être le pôle central du parcours de soin des personnes âgées.
C’est ce que pensent les opérateurs : dans 10 ans, l’EHPAD sera comme aujourd’hui mais en mieux…
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