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Photo du rédacteurJacques Heurtier

J’ai horreur de l’incertitude…

Dernière mise à jour : 16 juil. 2021

« Oui, mais je ne pourrai pas, je ne suis pas formé pour ça… » François commençait à stresser. Les projets s’accumulaient et il se sentait débordé. Cela ne se voyait guère. Il savait rester chaleureux avec deux principes simples : regarder les gens dans les yeux et leur sourire avec chaleur. Son bureau était lumineux, confortable et ultra bien rangé. Il raccrocha. Je hais mon DR pensa-t-il. « Si vous ne savez pas, apprenez par vous-même, vous n’aurez pas de formation sur ce sujet. A vous de voir, c’est vous le chef… »

Ça y est, la peur de l’incertitude se transformait en colère. Il le savait. Il avait travaillé « dessus » avec un psy… Mais non, c’était plus fort que tout ça, ça remontait, serrait le ventre, faisait trembler les doigts… Il n’arrivait pas à réfléchir…

Il appela Fred, un collègue « bon pote ». « Salut … » « Ça va pas toi ? » « Non, j’ai mon DR qui m’a encore collé un nouveau projet, je n’y arriverai jamais… » « Tu dis ça à chaque fois, et pourtant si tu étais le directeur le plus nul, ils t’auraient viré… » « Je sais, mais je veux faire les choses bien… » « Ne te cache pas derrière ton petit doigt, si tu vises la perfection, tu vas dans le mur, choisis donc l’excellence… » « Oui, mais, je ne me sens pas prêt… » « Je sais, tu n’es jamais prêt. Toute nouveauté, tout changement t’angoisse… » « Mais qu’est-ce que je dois faire avec ce projet ? Je ne me vois pas disant non à mon DR… » « Ça je confirme, il ne vaut mieux pas… Pour le reste, utilise ton imagination plutôt que ta colère…»

« Merde, tu as toujours raison ? » « Non, mais tu me poses toujours le même genre de question, c’est donc pas trop difficile… »

François se prit à réfléchir : c’est vrai qu’il se faisait « tout un monde » de presque tout, et ses pensées bouillonnaient. Dès le matin, il se sentait accablé par sa charge, ses pensées le ramenaient constamment à de petits problèmes : aurai-je le temps de ….

« Tu as raison, je suis parfois un peu gogol… » « T’inquiète, on l’est tous parfois… »

Ça y est. François avait repris confiance. Quelques secondes avec un ami « efficace » et il se sentait à nouveau prêt à partir. Il reprit son « livre des priorités » toujours codé en U (urgent) et I (important), y intégra le nouveau projet en « I non U ».

Il pensa, en ce moment, qu’il y a une grande beauté à avancer dans la vie sans anxiété ni peur car la moitié des peurs sont sans fondements et l'autre moitié peu honorables

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